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Denoël
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Vibrante icône dont l'anticonformisme délicieusement scandaleux et le mode de vie solaire ont incarné les rêves de plusieurs générations depuis l'après-guerre, Françoise Sagan habite notre imaginaire. Marie-Dominique Lelièvre l'a prise en filature et revisite son mythe. Menant une enquête littéraire à suspense, elle a eu accès à des archives confidentielles. Elle a rencontré les amis intimes de Sagan, Florence Malraux et Bernard Frank, mais aussi ses secrétaires, sa dernière compagne, son fils, sa banquière, ses médecins, ses éditeurs, sa gouvernante. Elle a visité ses maisons, feuilleté ses livres, consulté ses manuscrits et sa garde-robe, écouté ses disques et même dormi dans son lit... De cet incroyable et bouleversant voyage au pays de Sagan, elle nous ramène une biographie étonnamment vivante, un magnifique récit au lexique fin et inventif, un kaléidoscope foisonnant de documents secrets, de coups de théâtre, d'émotions, de révélations, brossant le portrait en clair-obscur d'une femme fragile et attachante...
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Je me suis jusqu'à maintenant principalement racontée par des images, des films que j'ai mis en scène, des peintures, des dessins...
Aujourd'hui, les mots sortent. Ils s'organisent et me montrent le chemin. Je détricote mon histoire et la redécouvre.
J'ai protégé si longtemps ceux qui m'ont abusée... Au fur et à mesure que je nomme, ma vérité reprend le pouvoir.
Mes limites deviennent plus claires : on ne peut plus les enfreindre.
Je me réveille avec cette sensation étrange que plus rien ne sera pareil après.
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«Au fond, ce ne sont pas les problèmes de traitement qui m'intéressent, et même si ces derniers sont au centre de toute l'épidémie, j'ai compris que j'avais peu d'espoir concernant ma propre santé. Je me dis souvent que toutes les personnes qui m'entourent à Act Up sont en sursis et qu'il n'y a pas grand-chose que nous puissions faire. En revanche, je suis déterminé à faire en sorte que le pouvoir médical ne soit plus le même après le passage d'Act Up. Ce pour quoi nous combattons aujourd'hui aura surtout des répercussions dans quelques années. Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de réelle amélioration en termes de prise en charge des malades et d'accès aux traitements tant que nous n'aurons pas édifié un réel contre-pouvoir. Cette vision des choses peut paraître primaire à certains. Pourtant, plus j'apprends sur les structures de recherche et de soins, plus je suis persuadé que les centres de pouvoir doivent être décalés, de façon à rabaisser celui des chercheurs et élever celui des malades.» Depuis 1989, les militants d'Act Up mènent un combat acharné sur tous les fronts du sida. Ce livre raconte leur histoire.
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D'un monde qui n'est plus
Israël Joshua Singer
- Denoël
- Denoel & D'ailleurs
- 6 Avril 2006
- 9782207257845
Notre foyer était triste, et c'est pourquoi tout petit déjà je préférais vivre dans la rue plutôt que chez moi. Cette tristesse, c'était d'abord la Torah qui en était responsable : elle remplissait le moindre recoin de la maison et pesait lourdement sur l'humeur de tous. C'était plus une maison d'étude qu'un chez-soi : une maison de Dieu, plus qu'une maison d'hommes. D'un monde qui n'est plus évoque avec tendresse et précision les souvenirs d'enfance d'Israël Joshua Singer. Ces Mémoires nous emportent dans l'atmosphère pittoresque du shtetl de Lentshin, non loin de Varsovie, où s'est réfugiée - sous la houlette du père d'Israël Joshua Singer, le rabbin Pinahs Mendel - une communauté de Juifs paysans expulsés de leurs villages par la police russe. À travers le regard de l'enfant, on plonge dans un quotidien pétri de croyances et de rituels où le mauvais oeil attend au coin de la rue. On découvre les secrets de chacun, l'austérité de la vie au shtetl, mais aussi les déchirements identitaires et les discriminations qui bouleversent les communautés juives polonaises en ce début de XX? siècle. D'un monde qui n'est plus, écrit par l'un des plus grands maîtres de la littérature yiddish, demeure, au-delà de sa valeur historique, un témoignage unique.
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«Mon père me tient par la main. Sans un mot, il s'avance vers le portail qui défend la maison de mon grand-père. Mon frère, Pablito, nous suit à quelques pas. J'ai six ans, Pablito pas tout à fait huit. Mon père sonne. J'ai peur comme à chaque fois. Le gardien de La Californie apparaît : "Monsieur Paul, vous aviez rendez-vous ? - Oui", bredouille mon père. Il a lâché ma main pour que je ne sente pas à quel point la sienne est devenue moite. "Je vais voir si le maître peut vous recevoir." Le portail se referme. Il pleut, mais nous devons attendre le bon plaisir du maître...» Grand-père, c'est l'histoire de Picasso, le plus grand génie du siècle vu à travers les yeux d'une enfant, Marina, sa petite-fille. En 1973, à la mort du peintre, elle a vingt-deux ans. Pendant trente ans elle se tait. Il lui aura fallu toutes ces années pour mettre des mots sur sa souffrance, pour caresser avec une émotion infinie et pleine de pudeur cette cicatrice. De la manière la plus intime, la plus terrible, Marina Picasso écrit jusqu'au-delà de la douleur, là où se trouve aujourd'hui sa liberté : ses enfants et ceux du bout du monde.
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Paru quelques mois avant sa mort en Grande-Bretagne, La Vie et rien d'autre témoigne de l'incroyable parcours de l'homme et de l'écrivain J.G. Ballard.
Introduits dans les coulisses de sa vie et de son oeuvre, nous suivons l'enfance mouvementée à Shanghai et la douloureuse expérience de l'internement dans un camp de prisonniers japonais en Chine - clefs de son roman le plus connu, Empire du soleil. Mêlant sens aigu de l'analyse et traits d'humour très british, Ballard poursuit l'évocation de ses souvenirs : le triste retour en Grande-Bretagne après la guerre, le sentiment d'être étranger chez soi, la quête d'une identité et d'une voie à suivre. Le livre s'achève sur son retour à Shanghai, en 1995, et un bouleversant épilogue où il parle sans détour de sa maladie et de la mort qui guette.
« Au fond, j'étais un conteur à l'ancienne, doté d'une vive imagination », déclare-t-il, nous laissant pantois devant tant de modestie et immensément triste à l'idée que ce livre est son dernier.
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Chanel & co ; les amies de Coco
Marie-Dominique Lelièvre
- Denoël
- Grand Public
- 17 Octobre 2013
- 9782207110652
Comment l'orpheline Gabrielle est-elle devenue la grande Coco Chanel ? Grâce aux soeurs du couvent d'Aubazine, à Adrienne Chanel, Misia Sert, Colette, Marie Pavlovna, Vera Bate, Marthe Davelli, Polaire, Mona Williams, Romy Schneider, Claude Delay.Des religieuses, une petite-fille du tsar, une grande muse, la cousine du duc de Windsor, des actrices, une jeune psychanalyste...
Sans ses amies, Chanel ne serait pas Chanel.
Elles ont échangé leurs hommes, leurs bijoux, leur garde-robe, leur biographie, leur science du glamour et leur goût.
Elle les aimait et les détestait. Elles le lui rendaient bien.
De cette Cendrillon, elles ont fait une reine.
Des archives, des correspondances, des témoignages inédits révèlent une Chanel terriblement vivante dans une Europe en ébullition. C'est Sex and the City avec un siècle d'avance.
Marie-Dominique Lelièvre a rencontré ses amies, ses mannequins, ses ouvrières, ses petits-neveux, les petits-enfants de ses amants. De la rue Cambon à la Pausa, du Ritz au Palace hôtel de Lausanne, elle ouvre des portes secrètes.
Le premier portrait humain de Gabrielle Chanel, le Napoléon des femmes libres.
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A quoi ressemble l'homme idéal ? Il s'épile. Il achète des produits de beauté. Il porte des bijoux. Il rêve d'amour éternel. Il croit dur comme fer aux valeurs féminines. Il préfère le compromis à l'autorité et privilégie le dialogue, la tolérance, plutôt que la lutte. L'homme idéal est une vraie femme. Il a rendu les armes. Le poids entre ses jambes est devenu trop lourd. Certaines féministes se sont emparées de cette vacance du pouvoir, persuadées que l'égalité c'est la similitude. Aujourd'hui, les jeunes générations ont intégré cette confusion. Les fils ne rêvent que de couple et de féminisation longue durée. Ils ne veulent surtout pas être ce qu'ils sont : des garçons. Tout ce qui relève du masculin est un gros mot. Une tare. Mais la révolte gronde. Les hommes ont une identité à reprendre. Une nouvelle place à conquérir. Pour ne plus jamais dire à leurs enfants : " Tu seras une femme, mon fils. "
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Rien ne va plus : folie et démesure au casino de Monte-Carlo, un croupier raconte
Laurent Sénéca
- Denoël
- Documents Denoel
- 27 Septembre 2023
- 9782207166727
Durant vingt ans, Laurent Sénéca a été croupier au casino de Monte-Carlo, un record de longévité dans ce métier. Entré tout jeune dans cet établissement, il a gravi les échelons, simple chasseur, changeur aux machines à sous puis croupier des salons privés réservés aux «gros poissons». Il a vu évoluer un milieu que la police n'inquiète pas et sur lequel les autorités ferment les yeux. À l'abri des regards s'y retrouvent stars, hommes politiques, figures de la pègre et milliardaires du monde entier. Une faune qui, dans l'ombre, s'adonne aux comportements les plus extrêmes. Grand banditisme, drogue, sexe, dilapidations de fortunes, violences : sous les lustres scintillants rampent des monstres. À travers une galerie de personnages saisissants - le Serpent, la Bellini, le Lama Cracheur, Weirdo, le Géant Vert, Blondie, Orangina, Porky... - s'esquisse ainsi le portrait d'élites détraquées par le profit et l'addiction au jeu où, selon la formule consacrée, «Rien ne va plus». La nature humaine y apparaît sous tous ses aspects, souvent effroyables, parfois comiques, absurdes et toujours excessifs. Au-delà du témoignage choc mené comme un polar, ce livre parle d'une métamorphose : celle d'un homme ordinaire qui a exercé un métier hors du commun, au contact d'individus frisant la folie, jusqu'à lui-même sombrer, par un effet de contagion, dans un état limite.
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Denise epstein est née en 1929, année de parution de david golder, le premier succès littéraire d'irène némirovsky.
Fille surprotégée de la romancière qui la présentait aux journalistes pour éluder les questions ou les photographies, elle est pourtant, ainsi que sa soeur elisabeth âgée de cinq ans, jetée de plein fouet dans la vie, en juillet 42, lorsque les gendarmes français viennent arrêter sa mère dans le village oú la famille a trouvé refuge. quelques mois plus tard, son père, michel epstein, est aussi déporté puis assassiné par les nazis.
Suivent des années de cache, de faux noms et de pensionnats : " la traque ". avec une grande pudeur et un art de la dénégation modeste, denise epstein se livre pour la première fois - en creux du succès de suite française. c'est tout un itinéraire, à la fois exemplaire et reflet du siècle, qui se lit. une enfance choyée et une adolescence laminée par la peur, un âge adulte sans repère, une vie de militante dans les années soixante et soixante-dix, un timide retour vers le judaïsme - qui n'interdit pas, bien sûr, un procès fait à dieu pour ses absences et notamment celle qui l'a privée des siens, même s'ils ne cessent de l'accompagner.
Pour, comme elle, vivre et survivre.
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Frapper n'est pas aimer ; enquête sur la violence conjugale en France
Natacha Henry
- Denoël
- Impacts
- 9 Novembre 2010
- 9782207108710
Chaque année, des milliers de femmes fuient leur domicile en pleine nuit, courent en larmes chez une amie, sont sauvées in extremis par les voisins ou atterrissent aux urgences, victimes de coups, de brûlures, de viol conjugal...
Pour quitter un homme violent, il faut du courage. Du courage, mais aussi des volontaires prêts à tendre la main. Qui ne pensent pas que " si elle reste, c'est qu'elle aime ça ". Car, dans tous les milieux, si elle reste, c'est qu'elle ne sait ni comment partir ni où aller. Surtout si elle a des enfants. Partir c'est échapper aux coups et se libérer des reproches incessants, des mots qui blessent, d'une emprise psychologique qui enferme dans une cage parfois dorée.
Pendant plusieurs mois, Natacha Henry s'est immergée dans un foyer d'accueil pour femmes battues. Frapper n'est pas aimer fait ainsi entendre Fatou, Djamila, Christine et les autres, avec leurs soucis, leurs peurs et leurs éclats de rire. Bien loin d'une descente dans un quotidien misérabiliste, ce livre donne de l'espoir. Il nous fait rencontrer des policiers formés à l'écoute des victimes, des assistantes sociales qui conseillent les plus vulnérables, des médecins qui refusent de croire au " je me suis cognée contre la porte " et des magistrats qui ne sont pas dupes devant la comédie des agresseurs.
Partant du constat que le silence encourage les violences, Natacha Henry a choisi de donner la parole aux acteurs et aux actrices de terrain. Pour que les victimes sachent qu'elles ne sont pas seules.
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À New York, au début des années 40, le trompettiste Mario Bauza compose le fameux Tanga. Au même moment, à La Havane, des musiciens de jazz intoxiqués de bebop improvisent sur des rythmes cubains au cours de jam-sessions... Ainsi naît au grand jour cette musique qu'on appelle le Latin jazz et qui plonge ses racines dans les rythmes afro-antillais. Car Latin jazz est le nom contemporain d'un genre musical très ancien, au confluent des cultures africaines, caribéennes et européennes. D'abord appelé jazz créole, puis rumba, cubop ou mambo, il explose dans les années 50, alors que les rythmes afro-cubains s'infiltrent dans le Rhythm and Blues et que le jazz incorpore la musique populaire des Caraïbes et de l'Amérique du Sud. Cet ouvrage est un fabuleux voyage musical de la deuxième moitié du XIX? siècle à nos jours. Mario Bauza, Chano Pozo, Dizzy Gillespie, Chico O'Farrill, Chucho Valdés, Paquito D'Rivera, Danilo Perez, Chichito Cabral, les frères Palmieri, Nueva Manteca : autant de légendes dont les portraits rythment cette histoire. Caliente est aujourd'hui l'ouvrage de référence sur le Latin jazz.
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Le 27 février 1945, Avrom Sutzkever témoignait devant le tribunal de Nuremberg des atrocités commises par les nazis dans le ghetto de Wilno. Son témoignage, capital, entrera dans l'histoire, tant la parole des victimes fut rare lors du procès.
C'est dire l'importance que revêt le récit qu'il a laissé de sa vie quotidienne entre 1941 et 1944. Jeune poète, il décrit dans ce texte l'horreur et la mort comme faisant partie de l'ordinaire, avec la volonté de restituer la sincérité du témoin tout en gardant le recul d'un observateur neutre. Avrom Sutzkever donne notamment à voir les tentatives désespérées d'une poignée de résistants pour sauvegarder les trésors de la Jérusalem de Lituanie tandis que subsiste au sein du ghetto une vie culturelle foisonnante mais clandestine, ultime rempart devant la barbarie.
Chef-d'oeuvre oublié de la littérature yiddish et document historique de première importance, Le Ghetto de Wilno mêle une écriture de l'immédiateté, guidée par l'urgence de raconter, à l'évocation sensible et dramatique d'un monde plongé dans l'abîme.
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L'anticonformiste ; une autobiographie intellectuelle
Luc Ferry, Alexandra Laignel-lavastine
- Denoël
- Grand Public
- 10 Mars 2011
- 9782207261613
Entretiens avec Alexandra Laignel-Lavastine
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Auteur des Chiens de garde et d'Aden Arabie, Paul Nizan (1905-1940) laisse une oeuvre ineffaçable de polémiste et de romancier. Compagnon de Sartre, il fut au centre d'une génération d'intellectuels marxistes moins connus, tels que Georges Politzer, Georges Friedman, Henri Lefebvre ou Norbert Guterman. Plongeant dans la vie intime mais aussi dans les nombreux réseaux de Nizan tout au long des années 20 et 30, ce livre raconte l'effervescence d'une génération audacieuse et inquiète, confrontée au dilemme entre révolution et totalitarisme. Philosophe communiste exigeant, écrivain engagé dans les luttes sociales, Nizan sera l'un des journalistes les plus lucides de son temps. Vingt ans après sa dernière biographie, explorant les sources récentes de sa vie publique et privée, Yves Buin fait revivre avec talent ce personnage au destin hors du commun fauché à trente-cinq ans par une balle allemande. L'intelligence, la colère et la quête de justice de Nizan nous parlent aujourd'hui, plus que jamais.
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Depuis la publication des deux précédents tomes de ce Journal - Le chemin de Sion (1956-1967) et L'or et le plomb (1967-1973) -, la vie de Calaferte n'a guère subi de grands bouleversements, sinon intérieurs. Nous retrouvons donc dans ce troisième tome - (1974-1977) - l'atmosphère calfeutrée et méditative d'une existence solitaire vouée à l'écriture tragiquement discontinue, pour cause d'angoisse, et consacrée la lecture, elle, admirablement suivie et journellement commentée d'écrivains tous portés à l'approfondissement de soi-même. Ainsi les richesses de l'intimisme se trouvent explorées de mille façons. On notera cependant un intérêt accru pour les problèmes religieux et une heureuse évasion du côté de la création théâtrale grâce l'amitié du metteur en scène Jean-Pierre Miquel.
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J.-P. Donleavy, dans sa fiction, s'est toujours fait le chantre d'une Irlande rocambolesque. Aujourd'hui, il nous offre un recueil de souvenirs où, avec un humour décapant, il livre sa propre expérience de l'île légendaire. C'est le récit d'une passion, longue et difficile à vivre : l'auteur, lucide et critique mais indulgent, rel_ve les contradictions de ce pays à la fois attrayant et ingrat, charmeur et dur. Donleavu, bien que de parents irlandais, est lui-même né à New York. Succombant à l'appel de la terre ancestrale, il débarque, à vingt ans, en 1946, à Dublin pour faire des études à Trinity College. Desdites études, on entendra peu parler ici. Le livre est fait de plongées dans la vie dublinoise ; d'un côté, le froid, la pénurie, la misère ; de l'autre, l'exubérance des pubs, des châteaux des environs, lieux de soirées délirantes et de phénoménales beuveries. Donleavy qui s'est mis à peindre et à travailler à son premier roman souffre de l'étroitesse d'esprit et des rivalités artistiques de la capitale. Il cherche à s'y soustraire en s'installant à la campagne, mais la vie rude et primitive de la ferme le pousse au désespour : il renonce à tirer subsistance de cette terre inhospitalière et finit bientôt par quitter l'Irlande. Mais il y reviendra. Même quand son livre, L'Homme de gingembre, est frappé par par la censure irlandaise et que sa version théâtrale est interdite après quelques représentations, Donleavy pardonne. Son pays d'adoption exerce sur lui un pouvoir et une fascination irrésistibles. Ces Mémoires sont l'histoire d'un amour violent - toujours menacé de rupture, mais auquel il ne peut échapper.
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Né à Agrigente, bourg de Sicile, en 1867, Luigi Pirandello sera cinquante ans plus tard l'un des plus célèbres représentants de la crise morale qu'a traversée l'Europe après la Première Guerre mondiale. D'abord écrivain de province, il sera aussi celui qui, de fond en comble, bouleversera l'art du spectacle. Par quelles étapes cette exceptionnelle ascension à travers les formes d'expression successives du roman, de la nouvelle (dont il est l'un des maîtres), de la comédie dramatique qu'il sert aussi bien comme auteur que comme metteur en scène ? Pirandello est un homme à transformations, jonglant avec les masques de ses personnages aussi bien qu'avec les siens propres - masques toujours révélateurs, «nus», ainsi qu'il l'a dit. Or, si la bibliographie française s'honore de nombreuses études sur le théâtre de Pirandello, aucune biographie générale n'avait encore été consacrée jusqu'ici à son génial créateur. Lequel a pourtant connu, dans sa vie privée, l'atroce tragédie de la folie de sa femme, et, dans sa vie publique, la misère sicilienne, la guerre de 1914, la montée du fascisme, toutes choses dont sa pensée s'est nourrie. Que de rapports à éclaircir entre cette existence si douloureuse et cette
oeuvre si variée et bouillonnante d'invention ! -
Avec plus ou moins de régularité, mais pratiquement toute sa vie, René Fallet a poursuivi la rédaction d'un Journal. «Tout ceci n'a d'intérêt que pour un seul être : mézigue», prendra-t-il la précaution de noter. La publication de ce volume lui oppose un premier démenti. Le journal débute en 1947. René Fallet a 19 ans. À Villeneuve-Saint-Georges il mène l'existence de bien des gamins de l'après-guerre, entre les copains et la famille, le jazz et le cinéma, le vélo et les petits boulots. Comme bien d'autres, il rêve d'une moto et de fins de mois plus faciles. Comme bien d'autres, ses premières amours le rendent fou de bonheur puis trop vite fou de rage. Pourtant le jeune Fallet sait déjà qu'il a commencé à «forcer un destin» qui le «conduisait à l'employat de bureau pour la vie». S'il dit détester la culture, il n'en dévore pas moins les livres. S'il se moque des «pisseurs d'encre», il vénère Rimbaud, Baudelaire et Apollinaire. Ses premiers poèmes, il ne craint pas de les adresser à Blaise Cendrars qui l'encourage et l'aide à entrer comme pigiste au journal Libérarion. Banlieue Sud-Est, écrit sur le marbre en quelques mois et publié en cette même année 47, marquera pour lui le coup d'envoi d'une carrière
littéraire aussi précoce que féconde. -
«Début 2007, entre 2 concerts, 2 spectacles de danse, 2 TV, 2 radios, j'ai acheté un cahier vierge que j'ai rempli page après page, le plus souvent la nuit, quand j'étais enfin chez moi. J'ai repris l'écriture, le dessin (mon premier hobby), le collage (mon deuxième) et en mêlant journal intime, souvenirs, rêves et hallucinations, j'ai tiré le fil qui m'a conduit jusqu'à cette photo de moi en couverture de ce book.» P. K.
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Derrière les chiffres et les discours sur l'immigration se dissimule un foisonnement d'itinéraires et de destins individuels, tous particuliers, mais qui tous ont un jour convergé vers " L'Eldorado " que représentent les ports et les frontières françaises.
Depuis leur village d'origine jusqu'à leur situation actuelle en France, ce livre s'attache à suivre l'aventure, parfois héroïque, de quelques-uns de ces hommes et de ces femmes. A quoi rêvait le petit Ismaël Touré avant de partir vers la France et de rencontrer la gloire avec le groupe Touré Kounda ? Quelles aventures a menées le Ministre Kofi Yamgane des brousses du Togo aux palais de la République ? A travers, une vingtaine de personnages s'esquisse une fresque de l'immigration en 1960 et 1995 par ceux-là mêmes qui l'ont vécue.
De ceux qui sont devenus ministres ou chanteurs à succès aux résidents de foyers de travailleurs migrants, ce sont en effet, pour la première fois les émigrants eux-mêmes qui racontent. Sans complaisance, sans misérabilisme, sans tabous.
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