Filtrer
andre gorz
-
Nouvelle édition en 2018
-
Métamorphoses du travail ; critique de la raison économique
André Gorz
- Folio
- Folio Essais
- 6 Mai 2004
- 9782070315376
Cela ne s'appelait pas encore la «mondialisation libérale», que déjà André Gorz, voilà bientôt vingt ans, en pionnier critique d'une rare intelligence analytique, dénonçait la croyance quasi religieuse que «plus vaut plus», que toute activité - y compris la maternité, la culture, le loisir - est justiciable d'une évaluation économique et d'une régulation par l'argent. Gorz détermine les limites - existentielles, culturelles, ontologiques - que la rationalité économique ne peut franchir sans se renverser en son contraire et miner le contexte socioculturel qui la porte. Le lecteur découvre pourquoi et comment la raison économique a pu imposer sa loi, provoquer le divorce du travail et de la vie, de la production et des besoins, de l'économie et de la société. Pourquoi, sous nos yeux, elle désintègre radicalement la société ; pourquoi nombre d'activités ne peuvent être transformées en travail rémunéré et en emploi, sans être dénaturées dans leur sens.
-
Bâtir la civilisation du temps libéré
André Gorz
- Les liens qui libèrent
- Le Monde Diplomatique
- 13 Novembre 2013
- 9782918597414
Le grand penseur André Gorz pose la question d'une nouvelle civilisation : celle non plus de l'asservissement à la valeur du travail (la société de plein emploi des Trente Glorieuses n'est aujourd'hui plus possible) mais celle à l'inverse qui, parce qu'elle ouvre sur un temps libéré, modifiera radicalement nos manières de vivre. Il pose également la question du retrait de la nature et de l'environnement de la sphère marchande et de l'urgence de ne plus considérer l'économie comme la seule boussole de l'action politique. Des textes d'une troublante actualité ! 8 000 ex vendus depuis parution.
-
Leur écologie et la nôtre ; anthologie d'écologie politique
André Gorz
- Le Seuil
- Anthropocène
- 29 Octobre 2020
- 9782021451863
Les crises climatique et écologique occupent désormais le devant de la scène, mais la profondeur des questionnements nécessaires, quant à nos façons de produire, de travailler, de consommer et de nous épanouir, manque souvent à ce brouhaha médiatique.
Cette anthologie, la première réunissant les principaux textes d'un des plus grands penseurs de l'écologie et du capitalisme tardif, décédé en 2007, comble ce vide.
Elle offrira des repères et des perspectives solides pour les tempêtes en cours : pensée de l'autonomie et de la liberté prolongeant l'existentialisme, lecture critique des derniers avatars du capitalisme et de sa crise écosystémique. Pour Gorz, loin des mesures gestionnaires et technocratiques, l'écologie est d'emblée politique, impliquant une critique radicale des formes de domination, tant par le travail que sur la nature ou via le consumérisme.
Textes rassemblés et présentés par Françoise Gollain et Willy Gianinazzi.
-
Pour André Gorz, défense du " monde vécu " et défense du " milieu naturel " sont les deux faces d'une même résistance. Il inscrit la question écologique dans le cadre plus vaste de la domination des " systèmes " (marché capitaliste et administration étatique) sur le " monde vécu ". Tandis que le capital, à l'accroissement illimité, menace la nature qu'il pille autant que la société qu'il manipule, l'autogestion est une autolimitation, selon le " principe de suffisance " : une gestion raisonnable et un lissage des richesses atténuent les tensions sociales et préservent les ressources naturelles.
Le choix de la décroissance est un arbitrage démocratique entre efforts consentis et besoins reconnus, qui assure tout à la fois moins de charge de travail (redistribué), plus d'autonomie (espaces coopératifs) et de sécurité (revenu garanti), et qui laisse leur temps aux activités qui valent pour elles-mêmes.
-
André Gorz et l'écosocialisme
Françoise Gollain, André Gorz
- Le Passager clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 21 Janvier 2021
- 9782369354222
Un visionnaire qui opposa au capitalisme une utopie concrète : une société écosociale libérée du travail
-
« Nous avons tous commencé par être trahis ; ce n'est que très exceptionnellement que nous nous sommes sciemment et délibérement engagés comme nous nous trouvons l'être. La réalité venue à nos intentions innocentes nous a conduits à être ce que nous n'avions pas voulu. Nous n'avons jamais fait cela seulement que nous voulions faire, mais encore ce que les autres et l'histoire ont décidé que nous avions fait. Entre l'intellectuel qui, pour échapper à ce risque, s'isole et se veut inagissant, et tous ceux qui s'excusent par leurs pieuses intentions de la réalité qu'en fait ils opèrent mais dont ils se disent prisonniers, une voie doit être trouvée. Il faut vouloir que l'acte déborde son intention, car sa réalité est à ce prix. Il faut vouloir être engagé par les autres plus avant qu'on ne pensait et ne pouvait le faire tout seul. Mais pour être capable de la vouloir réellement (au lieu de produire seulement une volonté imaginaire et vide, masquant le fatalisme) encore faut-il le faire sciemment : connaître la situation globale dans laquelle l'acte lancé va s'inscrire ; le camp et le sens dans lequel on souhaite être engagé. C'est ce que j'ai essayé de faire. C'est dans les limites de cette volonté que j'accepte d'être trahi (c'est-à-dire conduit plus loin que je ne peux aller tout seul). » André Gorz.
-
Utopia, le manifeste : Penser et agir pour un monde habitable
Collectif
- Utopia
- 12 Juillet 2023
- 9782494498037
Les multiples échecs à répondre au dérèglement climatique, au pillage des ressources naturelles et à la montée des inégalités mettent l'humanité en péril. Si rien ne change dans les prochaines années, un effondrement de notre civilisation thermo-industrielle semble inéluctable. Ce constat de plus en plus partagé exige de résister afin de rompre avec les politiques inégalitaires et de domination ayant conduit à cette situation, mais aussi de reconquérir les idées et de faire des propositions. Pour cela, nous devons construire un imaginaire démocratique capable de proposer des récits désirables autour de politiques locales, nationales et mondiales. Les réponses aux urgences écologiques, sociales et démocratiques ne peuvent être envisagées séparément, mais en interaction les unes avec les autres. C'est l'objet de ce nouveau Manifeste. En prenant pour boussole l'urgence écologique et un autre rapport au vivant, nous proposons de fonder l'organisation des sociétés humaines sur de nouveaux piliers : une planète en commun ; l'accès inconditionnel aux droits et biens fondamentaux ; le féminisme ; le développement des communs ; la libre circulation et installation des personnes ; un nouveau rapport à l'économie et au temps ; la souveraineté alimentaire et le développement de nouveaux espaces de démocratie. Ce sont les principaux chapitres de ce nouveau Manifeste. Le Mouvement Utopia est une association citoyenne agréée Jeunesse et Éducation populaire qui participe à l'élaboration de projets de sociétés solidaires, écologiquement soutenables et conviviales afin de contribuer à construire un monde habitable et une société du Buen Vivir. Utopia agit également comme un trait d'union, une passerelle, entre les acteurs de la société civile, du monde politique et institutionnel ainsi que du monde intellectuel et culturel.
-
Pionnier de l'écologie politique, auteur d'une pensée qui oscille entre philosophie, théorie politique et critique sociale, André Gorz révèle sa persistante actualité dans cette discussion inédite et peu convenue sur des thèmes variés - du rapport de l'humain avec la nature à l'usage des technologies, de la cause féministe au rôle des intellectuels.
-
La bagnole a rendu la grande ville inhabitable. Elle l'a rendue puante, bruyante, asphyxiante, poussiéreuse, engorgée au point que les gens n'ont plus envie de sortir le soir. Alors, puisque les bagnoles ont tué la ville, il faut davantage de bagnoles encore plus rapides pour fuir sur des autoroutes vers des banlieues encore plus lointaines. Impeccable circularité : donnez- nous plus de bagnoles pour fuir les ravages que causent les bagnoles.
-
-
" Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien. " L'auteur du Traître revient avec cinquante ans de recul sur les années décisives de son histoire. Il restait beaucoup à dire. Car ce n'était pas la sienne seulement.
-
-
-
Le capital et la science se servent l'un de l'autre dans la poursuite de leurs buts respectifs qui, quoique différents, ont beaucoup en commun.
L'un et l'autre poursuivent la pure puissance au sens aristotélicien sans autre but qu'elle-même. l'un et l'autre sont indifférents à toute fin, à tout besoin déterminés, car rien ne vaut la puissance indéterminée de l'argent, d'une part, de la connaissance théorétique, d'autre part, capables de toutes les déterminations puisqu'elles les refusent toutes. l'un et l'autre se verrouillent par les techniques désubjectivantes du calcul contre la possibilité du retour réflexif sur soi.
Mais l'alliance du capital et de la science présente depuis peu des fissures. car s'il n'est pas question pour le capital de s'émanciper de sa dépendance vis-à-vis de la science, la perspective s'ouvre à la science de pouvoir s'émanciper du capitalisme.
-
-
-
Penser l'avenir
André Gorz, François Noudelmann
- La découverte
- Cahiers Libres
- 16 Mai 2019
- 9782348043420
Penser l'avenir se constitue d'une série d'entretiens menés par François Noudelmann auprès d'André Gorz quelques années avant sa disparition. Á la faveur de ces échanges, l'auteur du Traître nous offre un regard original sur l'ensemble de son parcours intellectuel.
Penseur singulier, inspiré notamment par Jean-Paul Sartre, André Gorz (1923-2007) pose sans relâche la question fondamentale du sens de la vie et du travail, maintenant le cap sur la liberté et l'émancipation du sujet. Existentialiste, marxiste atypique, anticapitaliste, il est aussi l'un des premiers artisans de l'écologie politique.
Au fil du temps, ses réflexions ont porté sur l'aliénation de l'homme contemporain, la question du travail à l'époque de l'automatisation, la libération de la vie tandis que s'imposaient l'urgence écologique et la nécessaire décroissance, la précarité et le dépassement du salariat. Une pensée audacieuse qui refuse le conformisme et le confort de positions établies pour explorer de nouveaux champs et rendre à l'humain toute sa place.
En 2005, François Noudelmann a mené un long entretien avec le philosophe, pour partie diffusé sur France Culture.
Penser l'avenir restitue la totalité de ces échanges qui revisitent le parcours de Gorz, et offrent une introduction accessible à son oeuvre. -
-
Il faut apprendre à discerner les chances non réalisées qui sommeillent dans les replis du présent.
Il faut vouloir s'emparer de ces chances, s'emparer de ce qui change. il faut oser rompre avec cette société qui meurt et qui ne renaîtra plus. il faut oser l'exode. il faut ne rien attendre des traitements symptomatiques de la " crise ", car il n'y a plus de crise : un nouveau système s'est mis en place qui abolit massivement le " travail ". il restaure les pires formes de domination, d'asservissement, d'exploitation en contraignant tous à se battre contre tous pour obtenir ce " travail " qu'il abolit.
Ce n'est pas cette abolitaion qu'il faut lui reprocher : c'est de prétendre perpétuer comme obligation, comme norme, comme fondement irremplaçable des droits et de la dignité de tous ce même " travail " dont il abolit les normes, la dignité et l'accessibilité. il faut oser vouloir d'exode de la " société de travail " : elle n'existe plus et ne reviendra pas. il faut vouloir la mort de cette société qui agonise afin qu'une autre puisse naître sur ses décombres.
Il faut apprendre à distinguer les contours de cette société autre derrière les résistances, les dysfonctionnements, les impasses dont est fait le présent. il faut que le " travail " perde sa centralité dans la conscience, la pensée, l'imagination de tous : il faut apprendre à porter sur lui un regard différent ; ne plus le penser comme ce qu'on a ou n'a pas, mais comme ce que nous faisons. il faut oser vouloir nous réapproprier le travail.
-
-
Cet ouvrage, qu'André Gorz a conçu avant sa disparition en septembre 2007, réunit sept textes et articles parus entre 1975 et 2007. " Que nous sommes, écrit André Gorz, dominés dans notre travail, c'est une évidence depuis cent soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l'image que nous avons de nous-mêmes. C'est par lui, par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre. Mon point de départ a été un article paru dans un hebdomadaire américain vers 1954. Il expliquait que la valorisation des capacités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50 % au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapables de définir de quoi seraient faits leur 50 % de consommation supplémentaire. En partant de la critique du capitalisme, on arrive donc immanquablement à l'écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu'il y a une morale de l'écologie, mais plutôt que l'exigence éthique d'émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique du capitalisme, de laquelle l'écologie politique est une dimension essentielle. "