Filtrer
La folie dans la littérature
-
Empreinte de poésie convulsive et de désespoir clinique, 4.48
psychose est une oeuvre de mort annoncée. Une personne sans
identité, déjà morte au monde, internée dans un hôpital où elle
assiste à la destruction progressive de ses facultés, y adresse sa
prière, entre rage et catalepsie. Elle lutte pour dire son aversion
pour ce monde de mensonges, sa déchirure intérieure, sa fêlure
profonde dans un lumineux élan de vie et de vérité.
Le texte est suivi de Skin, un inédit sur le racisme et la violence,
écrit par Sarah Kane et réalisé par Vincent O'Connell en 1995.
Embrassez la beauté des mensonges
la folie chronique de ceux qui ne sont pas fous
Souviens-toi de la lumière et crois en la lumière.
Rien n'est plus important.
Prends garde aux apparences et sois droit dans ton jugement.
Tout va bien. Ça va finir par aller mieux.
la déchirure commence
En 2001, L'Arche publiait 4.48 Psychose, texte posthume de
Sarah Kane. 23 ans plus tard, une nouvelle traduction de cette
pierre angulaire du catalogue semblait nécessaire : Vanasay
Khamphommala signe ici une traduction historique en
totale pertinence avec le texte de Kane qui décloisonne les
imaginaires de genre et les érotismes, en utilisant une police
inclusive : BBB Baskervvol du collectif Bye Bye Binary. -
Chez les fous
Albert Londres
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Classiques
- 2 Octobre 2024
- 9782228937085
Après le choc de ses enquêtes ultramédiatisées sur les bagnes français ("Au bagne", 1923 ; "Biribi", 1924), le prince des reporters poursuit sa réflexion sur les effets psychologiques de l'enfermement : en 1925, il parcourt la France des "fous", et ça fait mal ! À la manière de l'Américaine Nellie Bly, qui se fit passer pour folle dix jours dans un hôpital psychiatrique pour femmes, Albert Londres nous offre une enquête en immersion au sein du système psychiatrique français, ses luttes de pouvoir, ses violences et impunités, parfois aussi ses avancées scientifiques. Un style inimitable, vif et vigoureux, le respect absolu de la personne humaine et de la parole aliénée, une efficacité redoutable quand il s'agit de dénoncer des conditions d'internement aussi scandaleuses que l'étaient celles de l'emprisonnement sur la santé mentale. Claustrophobe, s'abstenir !
-
Vol au-dessus d'un nid de coucou
Ken Kesey, Michel Deutsch, Philippe Spiteri
- LE LIVRE DE POCHE
- Le Livre De Poche
- 13 Février 2019
- 9782253100287
« Un monde de carton-pâte peuplé de personnages en trompe-l'oeil, surgis de quelque histoire de fou qui serait vraiment drôle si ces héros n'étaient pas des types en chair et en os... » Devenu un classique contemporain, le roman de Ken Kesey, paru en 1962, n'a rien perdu de sa puissance. Il plonge dans le chaos d'un hôpital psychiatrique où l'infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service. Jusqu'à l'arrivée de McMurphy, un criminel qui simule la folie pour échapper à la prison. Rebelle et gouailleur, bien décidé à redistribuer les cartes et à redonner un peu de dignité et d'espoir aux malades, il engage alors à ses risques et périls une résistance acharnée contre l'institution.Criant de vérité, Vol au-dessus d'un nid de coucou est une dénonciation en règle de l'enfermement psychiatrique, un hymne à la vie envers et contre tous.Une descente aux enfers grotesque et déjantée, que l'auteur transcende en hymne claironnant, féroce et souvent très drôle, à la liberté. Emily Barnett, Les Inrockuptibles.Avec ce roman, Ken Kesey s'est imposé comme l'un des romanciers phares de la contre-culture. Julien Bisson, Lire.Dessins inédits de Ken Kesey.Préface de Chuck Palahniuk.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Michel Deutsch et révisé par Virginie Buhl
-
A Paris, dans un hôpital de jour, une thérapeute tente de guider un jeune psychotique sur le chemin d'un fragile épanouissement dans l'art et d'extériorisation de ses démons.
A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, une analyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu'il est doué d'une imagination puissante et entreprend de l'orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de l'art et ceux de la vie quotidienne sont semés d'incertitudes et d'échecs, mais dans ses "dictées d'angoisse", Orion parvient à s'ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante : la peur d'un démon de Paris, qui le rayonnise et le bazardifie. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l'oeuvre l'oeuvre intérieure et l'oeuvre - d'art - apparaît et s'affirme. Le délire, la confusion, les surprenants effets de l'art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du "peuple du désastre" (les handicapés), le mystère indicible de la souffrance que combat l'opiniâtre espérance, tels sont les thèmes de ce livre où Henry Bauchau a versé beaucoup de son expérience de la psychose et de l'analyse pour atteindre, au-delà du vécu, à la vie du roman. Il y poursuit un dialogue entrepris de longue date avec l'imaginaire, l'angoisse, la folie et le réenchantement du monde. Sous le signe de l'espoir, la présence fugitive de "l'enfant bleu" éclaire Orion et Véronique sur un chemin de compassion.
-
Van Gogh, le suicide de la société
Antonin Artaud
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 7 Mars 2025
- 9791030418965
Avec une véhémence impitoyable, Artaud impute à la société le mal dont a souffert Van Gogh et accuse son psychiatre, le Dr Gachet, de l'avoir poussé au suicide. La prétendue folie du peintre est une construction sociale. La «lucidité supérieure» propre à l'artiste, et partagée avec l'auteur, permet à Artaud d'honorer la fougue du génie, force contestataire en soi et facteur de marginalisation. Qu'il soit poète ou peintre, l'artiste se voit interné, comme Artaud le fut, ou incapable de s'intégrer dans une société qui confond génie et tare psychologique.
-
«Quand tu penses à ce qui t'arrive, tu as l'impression de te retrouver en plein David Lynch. Blue Velvet, Twin Peaks. Une ville universitaire, le cadavre d'un garçon de vingt ans, la drogue, la police, une ravissante étudiante, une histoire d'amour entre elle et son professeur deux fois plus âgé : il y a toute la matière pour un scénario formidable.
Ce n'est pas un film. C'est ta vie».
L'autre qu'on adorait fait revivre Thomas, un homme d'une vitalité exubérante qui fut l'amant, puis le proche ami de la narratrice, et qui s'est suicidé à trente-neuf ans aux États-Unis. Ce douzième roman de Catherine Cusset, où l'on retrouve l'intensité psychologique, le style serré et le rythme rapide qui ont fait le succès du Problème avec Jane, de La haine de la famille et d'Un brillant avenir, déroule avec une rare empathie la mécanique implacable d'une descente aux enfers.
-
Rien ne s'oppose à la nuit
Delphine de Vigan
- Le Livre de Poche
- Littérature
- 30 Janvier 2013
- 9782253164265
Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence. D. de V.
Il fallait oser pour s'attaquer à un sujet déjà investi par les plus grands écrivains : le livre de ma mère. Et, pourtant, D. de Vigan a apporté sa touche originale, en plus de son talent à maîtriser un récit. [...] Ce roman intrigue, hypnotise, bouleverse. Il interroge aussi. Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire.
Malédiction familiale en même temps que questionnement passionnant sur les rapports entre l'écriture et la vie, [un] livre éblouissant. Olivia de Lamberterie, Elle.
Prix Renaudot des lycéens 2011 - Prix roman France Télévisions 2011 - Grand prix des lectrices de Elle 2012
-
L'Éloge de la folie est l'un des textes les plus célèbres d'Érasme et fut un bestseller européen dès sa parution en 1511. Le savant de Rotterdam y met en scène la déesse Folie s'adressant facétieusement aux hommes pour leur montrer qu'elle gouverne le monde. "Véritable dispensatrice de bonheur", fille d'Ivresse et d'Ignorance, Folie préside à toutes les circonstances de l'existene humaine: elle rend possible le mariage, la maternité, gouverne tous les métiers, soumet les rois et les prélats à son empire.
Savoureux, comique mais aussi polémique, cet opuscule est un brillant exemple de la réinvention des formes antiques à la Renaissance.
Parangon de l'éloge paradoxal et du jeu sérieux qu'affectionnaient les humanistes, cette courte déclamation parodique joua le rôle de détonateur du vaste mouvement de la Réforme protestante.
-
Dans les années cinquante, au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un hôpital psychiatrique pour assassins, gardé comme une forteresse. Un marshal et son adjoint sont appelés à la rescousse car l'une des prisonnières a mystérieusement disparu d'une cellule pourtant verrouillée...
Un shocker, c'est ainsi que Dennis Lehanne définit son roman. Mystère, suspense, angoisse, tous ces ingrédients savamment dosés plongent le lecteur dans un état second. Un thriller psychologique palpitant et diablement intelligent.
Shutter Island a été adapté au cinéma par Martin Scorcese : le film est devenu une référence incontournable du cinéma . -
Esther Greenwood, dix-neuf ans, est à New York avec d'autres lauréates d'un concours de poésie organisé par un magazine de mode. De réceptions en soirées passées pour tuer le temps, ce sont quelques jours d'une existence agitée et futile que vit la narratrice. En même temps, elle se souvient de son enfance, de son adolescence d'étudiante américaine, des amours qu'elle a connues. Tout bascule lorsque Esther quitte New York. Tentatives de suicide, traitements de choc, guérison, rechutes, et, pour finir, l'espoir. Esther est à la fois «patiente» dans l'univers hospitalier et observatrice au regard aigu de ce monde, qui a pour toile de fond l'Amérique des années 1950.
-
Le journal d'un fou
Takehiro Irokawa, Rose-Marie Fayolle
- Picquier
- Picquier Poche
- 3 Janvier 2019
- 9782809714005
Ce livre raconte avec un détachement quasi clinique la vie d'un homme derrière les murs d'un hôpital psychiatrique. Entre insomnies et cauchemars, ses souvenirs d'enfance, ses obsessions et ses peurs brouillés d'hallucinations composent peu à peu l'itinéraire d'une existence où l'amour voudrait prendre tant de place mais qui reste désespérément vide.
-
Le journal d'un fou : oeu>Portrait et de La Perspective Nevsky suivi du
Nicolas Gogol
- J'ai Lu
- Librio
- 17 Mars 2021
- 9782290258705
Comment Poprichtchine, petit fonctionnaire du ministère qui taillait sagement des plumes pour Son Excellence, a-t-il pu sombrer dans la folie ? Son coup de foudre pour la fille de son supérieur, dont la voix de canari le bouleverse, semble annoncer son déclin. Puis viennent les hallucinations auditives et visuelles sur la conversation de deux petits chiens et sur les lettres qu'ils échangent. Enfin, sa conviction d'être Ferdinand VIII, roi d'Espagne, le conduit tout droit à l'asile... Dans «Le Portrait» et «La Perspective Nevsky», des personnages rêveurs et déracinés connaissent eux aussi un destin déchirant. À travers ces trois nouvelles, Gogol brosse le portrait brillant et singulier de personnages souvent empreints d'angoisse.
-
Comme l'écrit le poète argentin Héctor Viel Temperley dans l'entretien qui conclut ce livre, Hôpital Britannique est le livre d'un trépané. C'est un long poème, celui d'une expérience mystique. Il s'agit d'un livre extraordinaire, autant du fait des conditions dans lesquelles il a été écrit que par ses procédés formels. En effet, Hector Viel Temperley compose ce poème en reprenant des vers de ses précédents livres, qu'il décline plusieurs fois. Ces déclinaisons produisent une litanie bouleversante, qui convoquent la figure du Christ et celle de la mère de l'auteur.
-
A treize ans, Valérie Valère a été internée au pavillon des enfants fous d'un grand hôpital parisien. A quinze ans, elle écrit le récit de ce séjour. Son livre n'est pas seulement une vision du monde hospitalier, des traitements pour les malades mentaux, le cri pathétique d'une adolescente de treize ans qui, un jour, a refusé toute nourriture : elle prend conscience des raisons profondes qui l'ont amenée au comportement suicidaire qu'est l'anorexie. Et son récit est avant tout l'histoire d'une guérison.
-
L'étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde
Robert Louis Stevenson
- LE LIVRE DE POCHE
- Le Livre De Poche Classiques
- 25 Août 1999
- 9782253147640
Un monstre rôde dans les brumes victoriennes de Londres. Il a piétiné une fillette, tué un député et boxé une marchande d'allumettes. C'est un petit homme difforme et mal habillé, qui inspire à tous ceux qui l'ont vu des sentiments mêlés de répulsion, de crainte et de haine. À quoi, à qui ressemble-t-il ? Pourquoi les témoins oculaires de ses méfaits sont-ils incapables de décrire Mr Hyde ? Pourquoi Mr Utterson, le notaire du Dr Jekyll, est-il hanté par le testament de son client, au point de faire des cauchemars ? Pourquoi se lance-t-il sur la piste de Hyde, dans une partie de cache-cache funeste aux dimensions d'une ville labyrinthe ? Quel lien, en définitive, unit Dr Jekyll à Mr Hyde ? Issu d'un cauchemar de son auteur, et salué dès sa parution par Henry James comme un chef-d'oeuvre de concision, ce roman policier en trompe-l'oeil, dont les récits imbriqués débouchent sur un conte fantastique, réserve une surprise de taille au lecteur, et de nombreuses zones d'ombre. Dès 1886, Stevenson plonge dans les profondeurs déformantes du miroir de l'âme humaine jusqu'aux racines de l'inconscient.
-
«Ce jour-là j'ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s'éteint jamais, au bout d'un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c'est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d'isolement et les injections à haute dose.» Durant toute une année, Joy Sorman s'est rendue au pavillon 4B d'un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l'on dit fous et de leurs soignants. Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages d'À la folie, le roman de leur vie enfermée.